Planter un olivier à l’automne : la méthode simple qui garantit un enracinement solide pour des années
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Symbole de paix et de longévité, l’olivier est l’un de ces arbres qui traversent les générations. Sa silhouette noueuse, ses feuilles argentées et sa résistance en font une star des jardins méditerranéens.

Pourtant, beaucoup échouent à le faire reprendre durablement, faute de connaître le bon moment et la bonne méthode de plantation.
Les jardiniers expérimentés le savent : l’automne est la saison idéale pour planter un olivier. À cette période, la nature offre toutes les conditions pour un enracinement solide avant les chaleurs de l’été suivant.

Pourquoi planter à l’automne change tout

Entre septembre et novembre, le sol conserve encore la chaleur de l’été, tandis que l’humidité revient progressivement. C’est la combinaison parfaite pour stimuler la formation des racines sans risquer la déshydratation.
Pendant l’hiver, la partie aérienne de l’arbre ralentit sa croissance, mais sous terre, les racines continuent de se développer tranquillement. Au printemps, l’olivier est déjà bien ancré et prêt à affronter les températures plus élevées.

À l’inverse, une plantation au printemps ou en été oblige la jeune plante à lutter immédiatement contre la chaleur et le manque d’eau. Le stress hydrique empêche un bon enracinement et augmente les risques de perte en cas de canicule.
En résumé, planter à l’automne, c’est donner à l’arbre une avance invisible mais décisive.

Et dans le même esprit de préparation anticipée, un geste discret à faire dès maintenant peut lui aussi transformer la récolte de vos citronniers l’an prochain, une attention préventive que les jardiniers les plus avertis ne manquent jamais.

Bien choisir son olivier

Avant de planter, il faut choisir le bon sujet. Les oliviers vendus en conteneur s’adaptent mieux à la transplantation que ceux à racines nues.
Préférez un jeune arbre, âgé de 2 à 3 ans, avec un tronc droit, des racines bien formées et un feuillage dense.
Les variétés rustiques comme ‘Cailletier’, ‘Picholine’ ou ‘Aglandau’ sont parfaites pour les régions où les hivers sont modérément froids. Dans les zones plus fraîches, il est préférable d’opter pour une variété résistante comme ‘Leccino’ ou ‘Frantoio’, souvent cultivées dans le nord de l’Italie.

Bien choisir son olivier

Le secret d’un bon emplacement

L’olivier aime la lumière. Installez-le dans un endroit plein sud, abrité du vent et bénéficiant d’au moins 6 heures de soleil par jour.
Le sol doit être bien drainé : cet arbre craint plus l’humidité stagnante que la sécheresse.
Si votre terrain est lourd ou argileux, creusez un trou plus large et apportez une couche de graviers ou de sable grossier au fond pour faciliter l’écoulement de l’eau.
Une légère pente est un atout : elle empêche l’eau de s’accumuler autour du tronc pendant l’hiver.

La préparation du sol

Creusez un trou environ deux fois plus large et profond que la motte.
Mélangez la terre extraite avec :

  • Un seau de compost mûr ou de fumier bien décomposé pour nourrir la jeune plante.

  • Un peu de sable grossier ou de pouzzolane pour alléger la texture.

  • Et, si possible, une poignée de corne broyée ou de sang séché, qui libère lentement de l’azote.

Avant de placer l’olivier, humidifiez la motte et laissez-la s’égoutter quelques minutes. Cela évite un choc de transplantation.
Positionnez ensuite la plante au centre du trou, en veillant à ce que le haut de la motte affleure juste le niveau du sol. Ne jamais enterrer le collet : c’est une erreur fréquente qui favorise les maladies racinaires.

Le bon geste de plantation

Comblez le trou avec le mélange préparé, tassez légèrement à la main pour éliminer les poches d’air, puis arrosez abondamment — même s’il ne fait pas chaud.
L’eau permet à la terre de bien se coller aux racines.
Formez ensuite une cuvette autour du pied pour recueillir les pluies d’automne et faciliter les futurs arrosages.

Dans les régions ventées, installez un tuteur solide. Il maintiendra l’arbre droit le temps que ses racines s’ancrent solidement. Attachez-le souplement avec un lien en caoutchouc pour ne pas blesser l’écorce.

L’entretien durant les premiers mois

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un olivier nouvellement planté a besoin d’eau pendant ses deux premières années. En automne et en hiver, la pluie suffit souvent, mais si la saison est sèche, arrosez tous les 15 jours environ.
Au printemps suivant, continuez à arroser régulièrement, surtout avant les fortes chaleurs.

Un paillage au pied (copeaux, feuilles sèches ou écorces) aide à garder l’humidité et protège les racines du froid.
Ce geste simple évite aussi la pousse de mauvaises herbes et favorise la vie microbienne du sol.

Les jardiniers méditerranéens ont un dicton : “Un olivier bien arrosé les deux premières années vivra cent ans.” Et cette maxime se vérifie toujours.

Quand et comment tailler

La première taille intervient seulement la deuxième année après la plantation, une fois l’arbre bien enraciné.
Elle sert à structurer la ramure : on garde trois ou quatre branches principales pour former un petit gobelet ouvert au centre.
Cela favorise la circulation de l’air et la lumière, deux éléments essentiels à la future fructification.
Les coupes doivent être nettes, au sécateur bien affûté, et jamais trop proches du tronc.

Évitez toute taille en automne : elle stimulerait la croissance au moment où la plante s’apprête à se reposer.

Protéger l’olivier du froid

Même s’il est rustique, un jeune olivier reste vulnérable lors des premières années.
En cas d’hiver rigoureux, protégez le tronc avec un voile d’hivernage et recouvrez la base du pied avec des feuilles mortes ou du paillage épais.
Dans les régions très froides, on peut aussi entourer la motte d’un petit cylindre en grillage rempli de paille : une isolation naturelle et efficace.

Et pendant que vous préparez votre olivier pour l’hiver, pensez à vos autres plantes : le secret des pros consiste à protéger les racines avant les premières gelées, une précaution qui garantit un jardin plein de vie au retour du printemps.

Conclusion : un arbre pour toute une vie

Planter un olivier à l’automne, c’est bien plus qu’un simple geste de jardinage. C’est une manière d’inscrire son jardin dans le temps long, d’allier beauté et utilité. Avec un sol bien préparé, un arrosage régulier et une protection légère contre le froid, cet arbre s’enracine profondément et résiste à tout.

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